Je vous l’accorde, ce n’est pas l’article le plus joyeux de ce blog, et pourtant les contrats obsèques ont le vent en poupe et permettent aux assurés d’éviter à leurs enfants ou proches que l’embarras financier vienne s’ajouter à leur tristesse à leur décès. Parlons donc de ce contrat de prévoyance, investir dans un contrat obsèques, malin ou pas ?
Si ces contrats étaient plutôt confidentiels il y a une dizaine d’années, ils sont désormais au goût du jour. L’objectif ? Éviter à vos proches de devoir payer pour votre enterrement ou votre crémation, ainsi que la cérémonie. C’est donc effectuer un acte de prévoyance extrême à l’égard des vivants que l’on laisse derrière soi. Les bancassurances sont entrées sur le créneau de ces contrats il y a quelques années et ils recueillent désormais plusieurs millions de souscriptions/versements par an. On estime qu’en 2011, 3 millions de français possédaient ce genre de contrats d’assurance, soit 10% des décès, pour un capital total d’en moyenne 3730€.
Il faut dire qu’un décès coûte cher, 4500€ en moyenne mais bien plus en cas de demandes particulières de la personne décédée comme un enterrement loin du lieu de décès. Ces 4500€ regroupent les frais de pompes funèbres (cercueil, organisation de l’éventuelle veillée ainsi que du portage du corps, frais d’inhumation ou de crémation) mais également toutes sortes de frais annexes auxquels on pense moins comme les frais d’annonces de décès, le coût de la cérémonie religieuse si elle a lieu… On comprend mieux à la lueur de ces renseignements pourquoi les particuliers préfèrent prévoir à l’avance cette dépense pour ne pas qu’elle pèse sur leurs proches.
On confond trop souvent le contrat obsèques avec les contrats décès. Je me permets donc une parenthèse explicative. Les contrats décès permettent à un ou des bénéficiaire(s) donné(s) de recevoir un capital ou une rente en cas de décès prématuré. Les contrats obsèques concernent uniquement les frais d’obsèques.
Il existe deux types de contrats d’obsèques. Ils peuvent être des contrats dits de financement. C’est-à-dire la création d’un capital qui permettra de payer les obsèques et qui sera versé à un bénéficiaire (ou plusieurs) qui les organisera. Pour ce type de contrat, il est possible de prévoir une clause afin que la dépense du capital dans ces mêmes obsèques soit obligatoire et vérifiée par l’assureur. Sans cette clause, l’argent peut être utilisé directement par le/les bénéficiaire(s) et les frais seront ainsi prélevés sur la succession. Ces contrats représentent la majorité des contrats obsèques.
Les contrats peuvent aussi être de prestation. Dans ce cas, le contrat obsèques comprend un certain nombre de prestations définies à l’avance par l’assuré, et le paiement ne sera pas fait à un bénéficiaire mais directement à un service de pompes funèbres choisi par la banque/l’assureur. L’avantage principal de ce système est la sécurité de la mise de fonds, on est certain que le capital déposé sera utilisé pour ses obsèques uniquement. Cela permet aussi de s’assurer un coût de prestations puisque les prestations choisies sont en général bloquées, c’est-à-dire que le service funéraire ne pourra pas faire de surfacturation aux proches du défunt.
Les contrat obsèques peut être souscrits de trois façons différentes. Soit via un versement de capital en une fois à l’ouverture du contrat (possibilité ensuite de faire des versements complémentaires), soit sous forme de primes régulières (mensuelles/trimestrielles/annuelles) soit sous forme de primes viagères.
Sous cette dernière option, si jamais vous décédez prématurément, alors l’assureur comblera la différence. Si jamais néanmoins vous vivez plus longtemps que prévu, votre contrat pourrait vous revenir très cher pour des prestations ou un capital fixe(s). A choisir, le versement en capital à l’ouverture me semble être le plus indiqué.
On l’a dit, les bénéficiaires peuvent garder le capital sans clause particulière de la part du défunt. Cela amputerait alors la succession des héritiers. Prévoyez donc une clause dans votre contrat, ou choisissez directement un contrat de prestations.
Ensuite, la revalorisation de ces contrats est très faible. Ils ne constituent pas un placement comme certaines assurances vie mais bien un contrat de prévoyance. Inutile donc de commencer vos versements à trente ans si vous ne vous savez pas en danger immédiat !
Je ne peux que vous conseiller de bien analyser les clauses de chaque assureur. Certains contrats ont des clauses suspensives comme le décès par un accident de la route, ou le décès prématuré… Il convient aussi de se renseigner sur les prestations choisies : étudier le devis du service de pompes funèbres choisi par votre assureur (vous pouvez en changer s’il ne vous convient pas !), étudier le cercueil si cela vous importe, …
Enfin, n’oubliez pas de prévenir votre famille que vous avez ouvert ce type de contrat !
Je vous ai mis mes réserves ci-dessus, pour autant, s’il faut m’avancer, je dis oui. Oui, il est malin que de souscrire à ce genre de contrat, non pas pour espérer une quelconque plus-value, ce n’est pas un placement mais pour offrir une forme de tranquillité à ses proches et leur éviter des soucis financiers ou organisationnels dans ce moment difficile.
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