Le diamant comme produit d’investissement à part entière

31 oct. 2017
PAR NICOLAS PEYCRU

Les Echos annonçait depuis peu que la société singapourienne, Singapore Diamond Investment exchange (SDIX), avait lancé un « lingot de diamant » qui serait négociable en bourse. L’article parle dans ce cas-ci, d’une première dans le domaine du trading et le diamant se présente soudainement comme un produit fiable pour l’investissement à part entière. Est-ce pour autant avisé que de le considérer ainsi ?

 

Le diamant : des risques à encourir

L’opportunité est bel et bien là !  Mais les risques à encourir sont tout aussi présents  que les bénéfices probables. Tout d’abord, les banques et les assurances déconseillaient récemment tout investissement dans les « placements alternatifs » autres que le livret A, le PEL et l’assurance-vie. Les mises en garde étaient légions, particulièrement avec les risques d’arnaques financières en ligne.  Rien qu’en avril dernier,  l’Autorité des marchés financiers (AMF) épinglait Blue Stone Ltd, la deuxième société en trois mois à se faire ainsi remarquer !

La valeur du diamant est également très difficile à estimer. Il y a la forme, la taille, la couleur et aussi la pureté à considérer. En comparaison, son estimation est bien plus complexe que celle de l’or. Sans compter que, à l'instar de l'or, le diamant ne produit aucun revenu.

La fiscalité du diamant, bien que pouvant paraître avantageuse, est tout aussi complexe. En effet, cette matière rare appartient à la catégorie fiscale des bijoux et autres assimilés, avec deux choix de régime fiscal à la revente. Il y a soit une taxe forfaitaire de 6 % à chaque revente effectué, soit une taxe de 34,5 % sur les plus-values réalisées.

Vous serez cependant exonéré dès lors que le montant de la transaction ne dépasse pas les 5000 €. Il y a un abattement annuel de 5 % au-delà de la deuxième année jusqu’à une exonération totale au bout de 22 ans de détention. Au final quand on ajoute la TVA, et la décote à la revente, l’épargne semble bien moins profitable.

 

Nouvel intérêt des investisseurs

Ces risques ne signifient pas cependant une dévalorisation de la gemme en tant que produit de placement. La tendance du moment démontre au contraire un intérêt certain de la part de nombreux investisseurs. Il y a plusieurs raisons pouvant l’expliquer.

Tout d’abord, le diamant d’investissement comporte de nombreux bénéfices. Il représente un actif international liquide qui s’échange aisément sur les places boursières et qui demeure facilement transportable. C’est une valeur refuge de premier choix qui permet de diversifier son épargne tout en restant éloigné des secteurs de l’économie traditionnelle (industrie, finance, etc.). 

Il a un retour sur investissement (RSI) qui tourne autour des 7 à 12 %, ce qui est nettement supérieur en conséquence à celui de l’or, de l’argent et d’autres pierres précieuses. Quand on considère l’incertitude sur les marchés asiatiques, le « Brexit » et le manque de dynamisme de certaines économies européennes, le diamant devient une valeur plus sure aux yeux d'un nombre croissant d'investisseurs.

Contrairement à d’autres secteurs économiques, le diamant n’a en effet connu aucune bulle majeure durant ces trente dernières années. Sa valeur fait preuve d’une stabilité sans pareil prenant seulement 2 à 3 % annuellement depuis cent ans ! Pour finir, investir dans le diamant est plus que jamais transparent. Considéré jadis comme un milieu opaque de la finance internationale, l’intérêt pour les placements boursiers et l’arrivée d’acteurs institutionnels, ont aidé à établir un cadre plus transparent et un climat de confiance.

Comme toute stratégie de placement, il y a des règles à respecter si on veut réussir dans le diamant d’investissement. La plus importante : s’adresser à un acteur certifié. Ce dernier vous déconseillera par exemple d’investir dans le diamant papier purement spéculatif.

En outre, il y a plusieurs caractéristiques (poids, couleur, pureté, etc.) pour rendre le placement idéal. Concernant le poids, les diamants inférieurs à 0,5 carat peuvent être non-certifiables, ceux étant supérieurs à 2 carats sont très rares. Une couleur incolore ou quasi incolore (catégorisé D, E ou F) et une pureté (catégorisé FL, IF, VVS) sont d’autre qualités également recherchées.

Au final, l’estimation est certes très complexe, mais comme abordé auparavant le produit reste l’une des valeurs refuges les plus sures sans compter que ça peut également être un investissement de plaisir. Alors faites-vous plaisir !

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