Un impact qu’aura eu la pandémie du Covid19 aura bien sûr été le grand nombre de Français qui ont dû travailler depuis chez eux. La question est : Combien d’entre eux aimeraient continuer à le faire une fois que la crise sera passée ?
Selon l’Insee, 3% des salariés pratiquaient le télétravail au moins une fois par semaine en 2017. Depuis le déconfinement, 15% des salariés français sont passés à cette pratique. Alors pourquoi ne pas continuer ? Beaucoup parlent de nouvelle ère, d’un style entrepreneurial qui devra bientôt être adopté à 100%. Est-ce possible ? Il y a de bonnes raisons d’être sceptique.
En psychologie, l’effet de récence est un concepte bien connu. L’idée étant que les gens se rappellent plus facilement des derniers évènements, ce qui porte un impact plus important dans leur jugement. En ce moment, la distance sociale et la santé publique restent la priorité des employeurs. À la lecture de plusieurs articles traitant du télétravail et de son impact sur l’immobilier de bureau, on a lieu de croire que la tendance se poursuivra après la crise.
Mais fort heureusement, il est improbable que cela soit le cas. Le chef d’entreprise devra logiquement réaliser que l’argent investi dans l’immobilier de bureau, demeure un bon investissement.
En ce moment, cela ne paraît pas évident vu les derniers chiffres de l’immobilier de bureaux. Toutefois, la situation reviendra vraisemblablement à la normale une fois la crise sanitaire terminée. Le travail à distance est un sujet de longue date. Il s’agit d’un phénomène qui s’est popularisé depuis les années 90 avec des familles qui devaient s’adapter à de nouvelles heures de travail et la popularisation de nouvelles technologies.
Les avantages sont nombreux. On parle tout d’abord d’autonomie : Le salarié jouit d’une certaine flexibilité où il peut mieux organiser son temps de travail, qui est accru aussi. Dans les grandes et moyennes villes, le trajet au bureau consomme plusieurs heures au quotidien. Le fait de ne pas avoir à se déplacer permet de consacrer plus de temps à d’autres objectifs. Cette plus grande flexibilité aide le salarié à avoir une meilleure appréciation de l’entreprise et de son poste. D’autres avantages peuvent venir sous la forme d’une meilleure humeur de l’employé, qui peut à son tour, le rendre plus productif. Il permet aussi l'intégration des personnes handicapées. Cela attire plus de talents. Une entreprise pourrait même économiser quelques euros sur l'espace de bureau ! Devrions-nous alors nous diriger vers le télétravail ? Quelle est la tendance ?
Les chiffres n’indiquent pas d’explosion du télétravail mais uniquement une légère hausse. D’après un sondage réalisé par Atland voisin et Opinionway (parmi les Français qui peuvent télétravailler), 4% des répondants croient au « tout télétravail », tandis que seulement 15% pensent qu’il se pratiquera de manière exceptionnelle. 63% des répondants sont d’avis qu’il se pratiquera 1 à 2 jours par semaine. Pour ces-derniers, le bureau demeure un lieu clé de la vie des entreprises.
Et cette réticence n’est pas ressenti qu’en France ! Aux États Unis par exemple, de nombreux gestionnaires d’agence sont encore réticents à l’idée, et ce même depuis la crise économique de 2008. Les communications en ligne peuvent conduire à des malentendus et à de mauvais sentiments - quiconque passe énormément de temps sur les réseaux sociaux sait que l'humour et le ton peuvent facilement être mal interprétés. La collaboration entre personnes comporte des avantages fortuits qu'aucun nombre de réunions Zoom ou de canaux Slack pourra réellement reproduire. Plusieurs grandes entreprises, on pense notamment à Yahoo et Bank of America, ont récemment annulé les privilèges de télétravail, affirmant que cette pratique était préjudiciable au travail d'équipe.
Il y a aussi l'attrait psychologique de placer les employés au même lieu que le patron. Dans cette configuration, les dirigeants se considèrent souvent plus aptes à surveiller et à contrôler leurs employés. Dans les faits, alors même que le télétravail de masse semblait sur le point de décoller, les entreprises et startup de la Silicon Valley se sont mis à se concurrencer en termes de bénéfices offerts sur le lieu de travail (Petit déjeuner, déjeuner, permission d’amener un chien au bureau). L’effort est ainsi davantage focalisé sur l’interaction humaine et le réaménagement des espaces.
Et du côté des “tout-télétravailleurs”, il serait plus sage de faire attention à ce que vous souhaitez. Le lieu de travaille puise beaucoup au niveau du temps et des émotions, mais il est également un précieux rempart et peut servir d’échappatoire aux tensions domestiques. Un sondage Opinionway pour « Les Echos » et Harmonie Mutuelle, a fait la découverte contre-intuitive que les employés qui télétravaillaient étaient plus stressés que ceux qui quittaient leur travail au bureau. C’est probablement parce que le télétravail, qui semble réduire les conflits entre le travail et la famille, ne fait souvent rien de tel.
Il y a aussi d'autres inconvénients. Les employés qui travaillent à distance peuvent se sentir isolés des principaux centres de pouvoir présents sur le lieu de travail. À l’inverse, on oublie souvent que le directeur général peut lui aussi faire du télétravail à long terme. Dans ce cas, il est plutôt question d’absence de vue et d’esprit, qui peuvent générer des problèmes pour certains groupes comme les femmes, les minorités, sans oublier les jeunes travailleurs. Alors le télétravail est-il l’avenir du travail ? Peut-être mais c’est pas pour tout de suite ...
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